Veille
Pour suivre sur le long terme un débat, un enjeu comme pour l'approfondir en vue d'un examen ou d'un concours, l'Institut suit l'actualité des principaux enjeux contemporains, particulièrement ceux traités lors des cycles de conférences ou des enseignements.
Les contributeurs de l'ISD-Lab met à disposition une vue des grandes prises de position, des essais ou documents marquant l'espace public et à prendre en compte.
Enfin, il s'agit aussi d'informer des dernières nouvelles concernant les activités pédagogiques, les concours, la vie des écoles visées... pour mieux se préparer.
Sciences Po - Terminale
Les IEP entre blocages, débats... et polémiques
Le mot de l'équipe :
Il est évident que la préparation et le passage des oraux que ce soit dans le cadre des masters (période quasi achevée) et de l'entrée au Collège Universitaire est pénible et stressante... Les mouvements sociaux et politiques liés au conflit Israël - Hamas ne font que renforcer le stress.
Bien évidemment, il est nécessaire de suivre l'activité de l'IEP ou des IEP que vous souhaitez intégrer précisément, quand bien même votre oral peut n'être aucunement touché s'il se déroule en distanciel. Néanmoins, bien des jurys posent déjà des questions types qui sont tout sauf inadéquates :
Votre opinion ? (à Sciences Po, on pense le monde)
Quels sont les événements récents du campus, de l'école, du cursus visé ? (un candidat bon est un candidat renseigné)
Quelle est votre position ? (vous aspirez à décider ? Alors tranchez !)
Pourquoi cette opinion ? (argumentez, montrez vos connaissances d'appui, sur quels concepts et repères vous repérez-vous ?)
Quelles solutions ? (peut-être plus pour des Master, la capacité à diriger...)
Conseils :
Plus que jamais, lors des simulations, s'entraîner sur cette part du débat
Suivre les articles des sources que vous suivez habituellement
Voir les prises de position de professeurs, de chercheurs... des institutions avec lesquelles vous allez peut-être échanger lors de votre entretien de motivation - intégration !
Plus que jamais sur ce point, revenir aux cours, aux associations, aux repères que vous avez intégré ou que vous souhaitez recueillir dans le cadre du cursus pour pouvoir éclairer une position sans fuir, peut-être sans radicalité inutile ou jusqu'au-boutisme qui nuirait sans doute à votre image, mais avec détermination : ici, impossible de botter en touche ou de faire une réponse "de normand" !
Sans en avoir l'air, rebondir assez vite, dès qu'on le peut, sur soi, son profil, son parcours, en comparant avec une expérience vécue proche... et laisser de côté (sans en avoir l'air), les charbons ardents.
Exemple : article de constat sur les divisions :
Article : Le Parisien (site web) - Elsa Mari - Edition principale - lundi 29 avril 2024
« Nous sommes les grands oubliés » : après les polémiques à Sciences-po, les professeurs montent au créneau
Les étudiants crient leur colère; les politiques, leur indignation. Entre les deux, une voix reste silencieuse. Celle des professeurs de Sciences-po Paris. Ils en ont, pourtant, des choses à dire, sur l'agitation qui secoue la maison de la rue Saint-Guillaume. « Nous sommes les grands oubliés », regrette un enseignant frustré. L'école des élites, perturbée mercredi par des étudiants mobilisés en faveur du peuple palestinien, a encore été bloquée ce vendredi par une poignée d'élèves. Occupation du bâtiment, sit-in dans la rue, heurts - vite contenus par la police - avec les manifestants pro-Israël, présence des députés LFI écharpeen bandoulière, accusés de souffler sur les braises. Le Premier ministre, Gabriel Attal, a dénoncé « un spectacle navrant », et le mode d'action estudiantine, commenté tout le week-end, divise même la gauche. Un seul clan semble uni.
La dizaine de professeurs que nous avons interrogés s'accordent à dénoncer « un emballement médiatique ». « On a l'impression d'une mobilisation massive alors qu'une grande partie des étudiants ne soutient pas les blocages », constate Franck Jacquet, professeur en sciences politiques. De fait, seule une centaine d'élèves du campus parisien - sur les 2 000 - s'est mobilisée. Pas un « bunker islamo-gauchiste » Ce décalage total entre le « récit fantasmé », selon lui, des événements et la réalité de terrain horripile Jacques Généreux, maître de conférences d'économie et soutien de Jean-Luc Mélenchon, le leader de LFI, dont il avait rédigé le programme économique pour la campagne présidentielle de 2017. « On voudrait laisser croire qu'il y a une transposition de la guerre sur nos campus, c'est faux ! » Sur le fond, rien de plus normal, dit-il, à ce que les élèves s'engagent contre le massacre des Gazaouis. « On parle d'un drame mondial et historique. Heureusement que notre jeunesse se révolte ! » Ce vendredi, Jacques Généreux, présent rue Saint-Guillaume, n'a observé « aucune insulte antisémite ni violence ». « Il y avait juste une rangée de CRS casqués et beaucoup d'étudiants assis par terre. » Depuis la guerre du Viêt Nam, les étudiants ont toujours été à la « pointe du combat contre l'injustice, abonde Bertrand Badie, qui a exercé quarante ans à Sciences-po. Ils sont plus sensibles aux souffrances du monde que d'autres catégories sociales, plus repliées sur leur quotidien. » « Quand j'entends dire que l'école serait devenue un bunker islamo-gauchiste, j'en tombe de ma chaise ! »
Depuis plusieurs mois, le débat fait rage : Sciences-po s'est-elle radicalisée ?Mi-mars, une étudiante juive aurait été empêchée d'accéder à une conférence pro-Palestine. Les organisateurs se défendent d'antisémitisme mais l'incident, qui nourrit la suspicion autour de l'école prestigieuse, est remonté à l'Élysée. « Il est intolérable qu'il y ait du séparatisme dans la République et à Sciences-po », s'est étranglé Emmanuel Macron. Le gouvernement a d'ailleurs saisi le procureur de la République et une enquête administrative est en cours. La fin du blocage de vendredi a été décrétée après l'annonce d'un accord entre les étudiants, menés par le Comité Palestine, et la direction. Les premiers demandent « la fin des partenariats avec toutes les entités (universités, entreprises) jugées complices de l'oppression systémique du peuple palestinien. »
La direction promet une réunion publique ouverte « à toutes les communautés de Sciences-po » d'ici à jeudi. Sciences-po : « Il n'y aura jamais de droit au blocage », affirme Attal Les élèves mettent-ils la pression sur l'institution ? « Je crains que le rapport de force n'évolue au détriment de la direction et des professeurs », confie Franck Jacquet, qui admet s'interroger sur « le climat qui règne à Sciences-po Paris ». « L'image qui est renvoyée de notre maison est injuste et désolante » Certains sujets, dit-il, comme le conflit israélo-palestinien, sont devenus trop polémiques. « Au fil des années, les élèves de licence font de moins en moins la différence entre le temps de l'analyse et le militantisme. Lorsqu'on aborde les massacres du 7 octobre, certains rétorquent aussitôt que l'intervention israélienne a fait bien plus de morts à Gaza. On a tendance à passer vite sur le sujet pour éviter ces débats. »
D'autres professeurs, comme Laurent Gayer, évoquent a contrario des « échanges riches et matures »: « Jamais je n'ai senti la moindre tension communautaire entre les étudiants ! » Quant à leurs revendications auprès de la direction, il s'agace : « Ils en ont parfaitement le droit. Celles-ci vont donner lieu à un débat au sein de l'institution. » Comme lui, les professeurs regrettent que l'on adore « taper sur Sciences-po ». Une responsable des programmes s'en désole : « L'image qui est renvoyée de notre maison est injuste et désolante. »
Réfléchissez, lisez, appuyez-vous sur les bonnes sources, mais musclez vos arguments et prenez position !
Sciences Po - Concours commun
R. Rampnoux (dir.), Le corps, Ellipses, Paris, 2025.
Ellipses produit désormais avec Atlande les meilleurs manuels de préparation aux concours Sciences Po, notamment pour les Questions contemporaines. Pour la deuxième année, "le corps" est au programme et dans quelques semaines sera connu le second thème. René Rampnoux réunit chaque année une communauté de collaborateurs pour proposer des plans, des dissertations, des documents, des références, des fiches d'ouvrage et autres éléments pour préparer pleinement la thématique.
Les enseignants préparateurs et correcteurs, dont certains sont membre de l'équipe, connaîtront dans quelques jours le nouveau thème pour rédiger en juin leur contribution, dont Franck Jacquet et Nathalie Fagot.
Lien vers les éditions Ellipses :
https://www.editions-ellipses.fr/accueil/15401-concours-commun-iep-2025-9782340093898.html