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Faut-il encore s’orienter en Terminale vers Sciences Po. Paris ?

Après les derniers mois, voire les dernières années, plusieurs parents, mais aussi plusieurs élèves de Première ou de Terminale se trouvent de plus en plus circonspects face aux mauvais échos médiatiques qui ternissent l’image dl’Institution de la rue Saint-Guillaume : scandales liés aux harcèlements, violences lors de manifestations « pro-pal » ou « pro-Israël », rumeurs, changements de direction(s), indécision sur les processus de sélection, exclusions d’étudiants, interventions de la justice, dérives « wokistes » dénoncées jusque dans une part du corps enseignant, cancel culture et livres chocs… N’en jetez plus !

SCIENCES POIEPORIENTATIONADMISSION

Franck Jacquet

11/12/20247 min lire

Après les derniers mois, voire les dernières années, plusieurs parents, mais aussi plusieurs élèves de Première ou de Terminale se trouvent de plus en plus circonspects face aux mauvais échos médiatiques qui ternissent l’image de l’Institution de la rue Saint-Guillaume : scandales liés aux harcèlements, violences lors de manifestations « pro-pal » ou « pro Israël », rumeurs, changements de direction(s), indécision sur les processus de sélection, exclusions d’étudiants, interventions de la justice, dérives « wokistes » dénoncées jusque dans une part du corps enseignant, cancel culture et livres chocs… N’en jetez plus !

État du moment et des lieux

Beaucoup s’interrogent donc sur la valeur de l’École et de ses cursus, craignent des dérives idéologiques et du fait de cette « mauvaise réputation ». Le constat est d’ailleurs d’une explosion des inscriptions au Concours commun des Sciences Po. et dans quelques cas, on constate depuis quelques années que certains cherchent à contourner le Bachelor en passant par Paris Sorbonne, Paris-Cité et tout particulièrement l’ICP ou ses épigones (et quelques grandes universités de province où droit, histoire et science politique sont permis en doubles cursus…) pour ensuite revenir en intégrant un Master, jugé moins touché par les dérives qui sont signalées largement au niveau des premières années il faut bien le reconnaître.

Constat interne… ou « À la recherche d’une neutralité bienveillante »

Enseignant régulièrement depuis 2006-2007 à Sciences Po. Paris (et dans d’autres Sciences Po. – IEP), correcteur – jury (toujours aujourd’hui), ancien étudiant (début des années 2010) et doctorant (jusqu’en 2017), mais aussi responsable pédagogique au sein du Bachelor au milieu des années 2010 ou encore en tant que chercheur fréquentant toujours la bibliothèque et parce que très attaché au lieu et à son esprit, quelques constats pour remettre en perspective le flot que les médias, notamment sociaux, nous donnent à manger en pâture.

1. La crise de gouvernance est réelle : la valse des Directeurs qui touche la tête montre bien que le poisson peut pourrir par la tête comme Moshe Lewin le montrait pour expliquer dès les années 1970 le déclin de l’URSS. Cela a un impact. On le voit, les réformes ne passent pas, notamment pour adapter le recrutement des étudiants à tous les niveaux.

2. Sciences Po. Paris conserve à l’échelle mondiale ne serait-ce que de par son nom une charge laudative : il est évident et on le constate par le maintien de l’attractivité en 3e année (année d’échanges, partenariats…) qu’en dehors de problèmes géopolitiques profonds (le campus de Dijon, touché par la guerre russo-ukrainienne et le tournant totalitaire poutinien), mais aussi au niveau des Masters, il n’y a aucune crise réelle de recrutement d’étudiants de haut niveau et issus des meilleures institutions.

3. L’Institut continue de mener la danse dans bien des domaines ou en vue de nombreux débouchés : de la gestion des biens culturels dans le privé ou dans les PPP ou pour bien des concours administratifs (INSPE, magistrature…) mais aussi avec son École de droit et PSIA (Paris School of International Affairs), de très nombreuses formations de niveau Master surplombent la concurrence française comme extérieure. L’écume médiatique ne touche pas le cœur des formations ?

4. Le succès dans les classements européens et mondiaux : avec PSL ou l’ENS notamment, Sciences Po. fait régulièrement des rares organismes d’enseignement et de recherche qui surplombent les classements pourtant critiquables, car établis sur un modèle anglo-saxon et dont les items sont mis en débat (nous y reviendront dans un autre document de veille). Il est à double tranchant, car les grands Masters et chercheurs ou enseignants s’autonomisent du Label Sciences Po. parfois pour mettre en avant leur laboratoire, leur UMR du CNRS ou autre, de sorte de ne pas rappeler notamment récemment les manifestations propalestiniennes qui ont bloqué bien des campus… Parfois donc, l’école réussit mais son nom est moins mis en avant (sauf par la communication interne, qui doit sans doute devenue être experte en gestion de crise ! sic !)

5. L’éclatement est surtout inquiétant au sein de l’Institution : depuis des années déjà, la politique de « discrimination positive » n’ayant pas été suivie après la période d’intégration, la compétition menée par les dirigeants de Masters et le regroupement en École favorisant vis-à-vis de l’extérieur le comportement de « boucanier » (partir à l’assaut d’un concurrent pour le déloger, il faut le dire ici bien souvent avec de beaux succès comme la préparation à l’agrégation d’histoire taillant bien des croupières à la Sorbonne et les Universités traditionnelles de ces concours) mais aussi la constitution de baronnies internes, on assiste à une balkanisation prévisible depuis dix ans d’une école dont l’un des enjeux a été de gérer sa massification.

6. L’absence de sélection en Terminale ? Le système par dossier uniquement a été très vite désavoué par les enseignants : les plus aguerris l’ont anticipé, les autres l’ont aussi constaté à l’épreuve des faits et au fil des années, alors qu’il est impossible de reconnaître par une note inférieure à 8 qu’un étudiant de première année ne sait pas analyser un sujet parce qu’il avait 19 dans l’une ou l’autre de ses spécialités… Il y a donc toujours des élèves exceptionnellement brillants, mais aussi un nombre d’erreurs de castings qu’un écrit bien réalisé ne laisserait pas « passer » et qui met en difficulté des élèves qui auraient pu réussir ailleurs mais qui sont écrasés par Sciences Po.

7. Vers une sélection qui ne dit pas son nom : le résultat est simple et déjà évoqué ci-dessus ; la sélection s’observe au niveau des Grands féodaux, à l’entrée en Master, où de plus en plus s’impose une barrière à l’entrée, très haute par la sélection pour ceux venant de l’extérieur, mais aussi de plus en plus rigoureuse pour ceux issus du Bachelor. L’examen des moyennes, la mise en place de prérequis ou encore d’une lettre de motivation : si Sciences Po. a encore (pour combien de temps ?) une forme d’obligation de mener jusqu’au Master tout étudiant, certaines écoles font le tri et excluent de plus en plus clairement ceux qu’ils considèrent comme trop faibles, risquant d’avoir un impact négatif dans les chiffres de leurs diplômés (temps de l’insertion dans le marché du travail, niveau salarial…).

8. Marche ou crève : la « démocratisation » par le recrutement sur dossiers a accentué la diversité qui en soit n’est pas un problème mais qui ne peut plus empêcher de cacher la question suivante : comment renforcer l’aide et le soutien aux entrants les plus faibles pour leur faire rattraper le niveau moyen pour éviter qu’ils ne se noient, qu’ils soient laissés de côté ou qu’ils deviennent des passagers clandestins qui, diplômés, donneront une mauvaise image de l’institution…

9. Les scandales nuisent… mais revenons sur l’histoire longue : l’ADN de l’École libre c’est aussi le scandale ! Rappelons certains fauteurs de trouble de l’avant Seconde Guerre mondiale, les noyaux royalistes longtemps présents, quelques « problèmes » (euphémisme) de financement dans la seconde moitié du XXe siècle du fait de la nature particulière (relevant pour 50% de financement public) de celle-ci. Et puis que dire de la flamboyante gouvernance de Richard Descoings, « Richie » qui fut même romancée par la journaliste du Monde Raphaëlle Bacqué ? Ensuite, s’enchaînent le piteux mandat de D. Mion et l’affaire La familia grande (encore un livre ! Camille Kouchner cette fois) avant les problèmes de couple du dernier directeur. Le tout se produit pendant la période de radicalisation d’une partie des étudiants qui oublient parfois l’exigence des valeurs républicaines à propos de la laïcité et il faut alors chercher une historienne de l’art, à la fois issue du sérail mais assez éloignée du cœur des décideurs, Laurence Bertrand Dorléac pour trouver un peu d’apaisement… Ceci fonctionne plutôt, mais accentue l’autonomisation des écoles, des campus et la perte de vitesse de l’ancienne colonne vertébrale du Bachelor. Enfin, notons qu’à ces lignes s’applique la théorie de l’iceberg : 10% sont visibles ou vus.

10. Le « wokisme » et les propalestiniens, combien de divisions ? : elles sont peu nombreuses, mais comme toute minorité active, elles mobilisent et détraquent parfois le quotidien voire un semestre… Tout d’abord, TOUTES les écoles, les institutions et les cursus sont touchés par cette vague si mal nommée. La radicalisation d’une partie de la jeunesse est réelle, et comparable à celle que l’on observe dans les institutions d’ailleurs en synergie avec Paris (Columbia, LES…). La question est générationnelle. Elle est effectivement accentuée par la « crise de régime de la FNSP » qui donc prête le flanc à plus de déstabilisations. Rappelons qu’il y a quelques jours, des étudiants se sont vus notifier par tribunal le rejet de leur demande de réintégration après qu’ils aient été reconnus comme fauteurs de trouble (il y a débat sur certains points, mais on ne peut pas nier que désormais, les autorités de l’école, depuis la gestion de l’administrateur temporaire, cherchent à reprendre les commandes de la machine). D’ailleurs, qu’on se rassure (les conservateurs du moins), Médiapart a même tapé à bâtons rompus sur Luis Vassy il y a quelques jours à ce propos (« Le premier sujet d’étonnement vient de ce que Luis Vassy, diplomate de métier, ne tienne pas compte de la recommandation de la rapporteure spéciale des Nations-Unies qui, dans son rapport du 2 octobre 2024, demande aux universités du monde entier de « s’abstenir d’adopter des règlements administratifs qui menacent de pénaliser les étudiants pour leur participation à des manifestations pacifiques » et de « cesser toute surveillance du personnel et des étudiants pour avoir exprimé leurs opinions ou participé à des manifestations pacifiques » - octobre 2024)… Bref, l’autorité n’a pas disparu, elle s’est « éclipsée » temporairement… Plus sérieusement (on y reviendra), le mauvais emploi du « wokisme » par rapport au contexte américain est tout aussi mauvais à Sciences Po. dans les cours, par les étudiants et des professeurs, par soucis de plaire et de médiatisation… Là, on ne peut que le déplorer.

Un « carré magique » pour se prononcer ?

Les écoles de commerce savent aussi apprendre à décider. Les spécialistes m’excuseront, j’adapte rapidement le SWOT pour permettre aux élèves, parfois avec les conseils de leurs proches, pour aider à la décision d’une candidature aujourd’hui et en vue de leur futur, et celui de leur école…

Pour résumer :

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